Les matériaux pour isoler sa maison de manière écologique et naturelle

S’il y a bien un effet positif au réchauffement climatique, c’est qu’il a permis une prise de conscience collective quant aux conséquences des activités humaines sur la planète, et mieux encore, de la nécessité d’agir. Ces incidences, certes connues depuis longtemps déjà, et les phénomènes naturels « anormaux » de plus en plus fréquents ont mené à la mise en œuvre de politiques environnementales à différentes échelles (mondiale, européenne, nationale, etc.) et jusqu’aux particuliers.

Le recours à des solutions plus saines pour l’environnement est devenu une habitude chez de nombreuses personnes. Ces valeurs écologiques se retrouvent également en matière d’habitat, que ce soit pour une construction ou des travaux de rénovation. Les « maisons vertes » se développent et les nouveaux matériaux naturels et écologiques également. 

Alors, quel isolant écologique choisir pour ses travaux d’isolation tant phonique que thermique ? Découvrons tout cela ensemble.

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Les différents matériaux isolants écologiques et naturels

Par définition, un matériau isolant écologique se veut d’origine naturelle et avec peu d’impacts négatifs sur l’environnement. « Peu » et non « pas » ? En effet, car malgré tous les efforts menés pour rendre les matériaux moins polluants, un impact environnemental nul n’est pas possible, en tout cas à ce jour.

Toute production de matériaux naturels, que ce soit leur extraction, leur fabrication, leur transformation, leur traitement, leur transport, et même leur recyclage peut entrainer des déchets et nécessite de l’énergie (appelée l’énergie grise). 

La quantité d’énergie grise varie donc en fonction des méthodes de production, de la matière première utilisée et de sa capacité à être recyclées ou biodégradées. Chaque matériau isolant a donc ses propres caractéristiques. On compte 4 familles de matériaux isolants : 

  • les isolants synthétiques à base de produits pétroliers, comme le polystyrène ou le polyuréthane, ils ne sont pas recyclables ni même réutilisables ;
  • les isolants minéraux à base de matière minérale, comme la laine de verre (sable et verre recyclé) ou la laine de roche (basalte issu de l’activité volcanique) ;
  • les isolants naturels à base de fibres végétales ou animales, il en existe de plus en plus, comme l’argile, le chanvre, le bois, la fibre d’herbe, la laine de mouton, le lin, la paille, le liège, et même les algues et les coquillages ;
  • les isolants biosourcés à base de matières renouvelables et recyclées, comme la laine de coton (vêtements recyclés) ou la ouate de cellulose (papier et journaux recyclés).

Il est évident que les matériaux synthétiques n’entrent pas dans la catégorie des isolants naturels et écologiques, mais quid des matériaux isolants minéraux ? La laine de verre et la laine de roche étant produites à partir de verre recyclé pour la première et d’une matière naturelle pour la seconde, et étant toutes deux recyclables, il est alors légitime de se poser la question quant à leur qualité écologique.

Du fait de l’importante énergie nécessaire à leur production et leur recyclage coûteux, les isolants minéraux ne sont donc pas, selon les critères règlementaires, considérés comme des matériaux isolants écologiques.

Ainsi, seuls les isolants naturels et biosourcés sont considérés comme les produits ayant un moindre impact environnemental. Mais attention aux isolants vendus comme naturels et qui n’ont de naturel que leur dénomination et leur prix plus élevé. En outre, pour être qualifié de matériaux isolants biosourcés, un produit doit répondre à un cahier des charges précis et être reconnu par le CSTB, Centre scientifique et technique du bâtiment. 

La performance des matériaux d’isolation écologiques et naturels 

Qu’il s’agisse de travaux de rénovation de l’isolation d’une maison ou dans le cadre d’une construction neuve, les matériaux isolants écologiques possèdent la même performance isolante (phonique et thermique) que les matériaux synthétiques ou minéraux, bien que, pour cela, ils doivent être plus épais qu’un isolant classique. 

En outre, les isolants écologiques sont tout aussi polyvalents et adaptables qu’un isolant classique puisqu’ils sont vendus sous différentes formes : en panneaux (comme les matériaux en fibres de bois ou en liège), en rouleaux de laine (de bois, de chanvre, de coton, etc.) et même en vrac (coton, chanvre, ouate de cellulose, etc.).

À l’instar de tous les matériaux d’isolation, le choix d’un produit naturel et écologique se fait en corrélation avec la nature des travaux d’isolation (isolation thermique des murs par l’intérieur ou par l’extérieur, isolation thermique des murs intérieurs, de la toiture, des combles, du sol, etc.) et des besoins en matière de performance propre à chaque projet.

Représentant aujourd’hui 8 à 10 % du marché des isolants, la variété de matériaux écologiques ne cesse de s’étendre au fil des avancées technologiques. Alors qu’avant, le choix et leur utilisation possible étaient assez restreints, désormais il faut composer avec une pluralité de matières.

Bien choisir un isolant thermique et phonique écologique se fait sur les mêmes critères que tout autre isolant, à savoir : la résistance thermique déterminée par la conductivité thermique du matériau (le lambda) en fonction de l’épaisseur de l’isolant. En outre, ces critères doivent correspondre à ceux imposés par la règlementation en vigueur (la RT 2012).

Les matériaux d'isolation écologiques et naturels-2

Les qualités des matériaux d’isolation écologiques et naturels 

Mais les promesses des matériaux d’isolation écologiques et naturels ne s’arrêtent pas à leur simple vertu « éco-construction » (renouvelables, biodégradables, recyclables et à faible matière grise), ils sont également réputés pour : 

  • être anallergiques, sans matières plastiques et autres produits nocifs pour la santé ;
  • absorber l’humidité de l’air (hygrométrie) extérieur pour restituer un air plus sec dans la maison, une humidité ambiante a des conséquences sur la santé, sur le confort ainsi que pour la pérennité du bâti ;
  • être perspirants, ils favorisent un meilleur renouvèlement de l’air dans la maison ; 
  • être à faible empreinte carbone (quantité de gaz à effet de serre produit par le matériau isolant).

Malgré des avantages certains et comme tous les autres matériaux, les isolants écologiques et naturels possèdent quelques limites.

Comme nous l’évoquions, pour une performance thermique égale, un isolant naturel ou biosourcé doit être plus épais, en moyenne 15 cm de plus, mais cela varie d’un matériau à l’autre. Autant cet inconvénient n’en est pas un dans le cadre d’une isolation des murs par l’extérieur par exemple, ou l’isolation des combles directement dans la charpente, autant il l’est pour une isolation par l’intérieur pour la perte de surface habitable que cette différence peut représenter.

Même si l’on en comprend tout à fait les raisons, le prix des matériaux naturels et écologiques est plus élevé que celui des isolants classiques. Il faut compter entre 10 à 15 % de plus pour un isolant biosourcé par exemple. Bien que la préservation de l’environnement n’ait pas de prix, ce type de matériaux n’est néanmoins pas accessible à toutes les bourses. 

Enfin, malgré leur caractère naturel, la composition des isolants écologiques n’est pas entièrement dépourvue de produits chimiques. Même s’ils n’en contiennent qu’une infime quantité, il faut savoir qu’ils subissent un traitement pour renforcer leur résistance aux parasites, friands de matières organiques, et au feu, parce que le bois, par exemple, est facilement inflammable, ce qui en fait un bon moyen de chauffage écologique.

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